4èmes Rencontres de la recherche en soins en psychiatrie

Ecully, 24 et 25 janvier 2018, la recherche en soins s’implante dans notre paysage professionnel.

 Les 4èmes rencontres de la recherche en soins en psychiatrie se sont tenus les mercredi 24 et jeudi 25 janvier 2018 à Ecully sur le site du Valpré. 180 participants,  venant de 66 établissements et structures et de cinq pays francophones.

Nos Rencontres concourent à installer progressivement la place et la contribution de la recherche en soins dans notre paysage. Et notre  paysage est en mouvement avec des établissements qui se lancent, organisent des journées locales ou à vocation régionale, dans des mouvements  d’impulser des dynamiques internes et locales. Des équipes de recherche sont sollicités, se croisent,  et leurs présentations participent au développement même du processus de recherche.

 Nos rencontres se positionnent  résolument à un croisement de ces initiatives et de ces travaux avec une volonté intégrative. Il s’agit de partager, de se connaitre, d’apprécier les différents cadres de développements des recherches, de mesure les ressources et parfois, l’ampleur des contraintes. Il s’agit de croiser les expériences de chercheur confirmés avec celle de chercheurs en devenir et de chercheur en cours de démarches.

Nous avons tous des bénéfices à ces confrontations, les nouveaux chercheurs modélisent des parcours et des expériences, les chercheurs confirmés confortent leurs expertises, les chercheurs hyper pointus, trouve là l’occasion de se ressourcer.

La recherche en soins en psychiatrie est plurielle et multiple. Et une attitude scientifique suppose de soutenir cette ouverture et ces confrontations.

 

L’organisation programmatique et thématique de nos Rencontres a permis  compte de cette diversité,

1/ Ainsi, nous avons découvert des présentations de travaux réalisés dans un cadre de 3ème cycle universitaire en Sciences de l’éducation, avec les travaux de Doctorat d’Anne Muller, sur les apprentissages informels dans les soins infirmiers. Elle communiquait sur l’importance des savoirs expérientiels dans ces apprentissages et la part relative des savoirs académiques.

Jeudi matin, dans la même discipline, Jean Maillet Contoz nous a livré ses travaux en cours « sur les effets de genre sur les représentations socio-professionnelles chez les EIDE ». Une thématique passionnante et finalement faiblement traité pour une profession numériquement importante comme la nôtre, et profession féminine à 87,3 %.

Lors de cette même matinée, Stéphane Trégouet nous a fait  partager cette dimension didactique et constituante propre au chercheur en soins. « Travailler son objet de recherche et être travaillé par lui. »

 

2/ La recherche dans un cadre PHRIP s’est illustré par deux présentations.

Cécile Bergot, qui avait été empêché l’année dernière,     nous    a présenté le 1erPHRI, obtenu en 2010. Outre ses résultats, la question de la temporalité, de la         méthode, des effets sur la clinique de la démarche seront évoqués.

L’équipe du CHU Hôpital Nord de St Etienne nous présentera l’étude en cours de leur PHRIP 2015, « Les jardins de mélisse »

 

3/ La recherche infirmière dans un cadre URC (site hospitalier avec activité de recherche de PUPH) était présente avec l’étude ambitieuse et nécessaire de Palmyre Schenin-King et de leur  équipe, sur          l’accueil des familles de patients lors de l’hospitalisation d’un proche.

 

4/ La dimension d’une démarche de recherche dans une cadre  professionnel et institutionnel a été porté par l’équipe de Rive de Giers avec leur volonté d’avancer sur la validation de certaine de nos pratiques emblématiques avec la VAD, la question du soin à domicile et son impact sur les parcours de soins

 

5/ Et toute démarche de recherche commence par une revue rigoureuse de littérature, c’est cette rigueur que Patrick Louge et Jean-Michel Brot ont exposés sur cette même thématique de la VAD, ainsi que leur perspectives d’investigation.

 

6/ La dimension de la recherche en soins inter-établissement a été affirmée par le groupe G2RSpsy du CRMC, avec leurs objectifs de mieux           caractérise les savoirs  contenants des infirmiers pouvant permettre un moindre recours à l’isolement et la contention

 

7/ Chantal Eymard qui était présente pour notre 1ère édition en 2015 est revenu vers nous cette année. Témoin, pionnière et  animatrice privilégiée de la recherche en soins en France, Chantal nous a présenté des éléments de  contexte et de leurs évolutions. L’occasion aussi de porter un regard sur notre propre dynamisé disciplinaire.

 

8/ Pour un dernier point, une dimension sans laquelle nos Rencontres ne seraient plus tout à fait nos Rencontres, la dimension francophone et internationale avec 3 communications et 4 pays représentés. Florence Schmitt, pour la Finlande a abordé la question de la parentalité des patients psychiatriques, mais aussi un itinéraire singulier, le sien. Celui de son parcours avec, en toile de fond, le développement de la profession  infirmière au Nord. La recherche infirmière ne veut pas dire la même chose dans ces deux pays.

Et pour notre session consacré à notre thématique « Vers un moindre recours à l’isolement et la contention », deux interventions francophones,       Aurélie Pérritaz pour la Suisse,  avec son étude qualitative  réalisé sur le   vécu des patients en Chambre d’Isolement, puis sur les modalités d’amélioration issu de ces résultats.

Et enfin, une présentation binational belge et luxembourgeoise sur le projet Tarpi et la formation mise en place dans les suites de ces études sur la transférabilité de savoirs contenants.

 

Au final, nos journées  sont construites autour de trois axes fortement emboités ;

–  Un axe « politique » de promotion de la contribution de la recherche en soins en direction de nombre d’interlocuteurs institutionnels et de partenaires

– Un axe recherche en soins, mélange d’exigence, de sérieux et de rigueur, d’innovation et d’implication dans la diversité des travaux présentés.

– Un axe clinique réitérant l’affirmation des valeurs humanistes qui fondent nos démarches, et la valeur humaine de la rencontre avec le sujet singulier en souffrance.

 

Fait à St Cyr, le 15 février 2018

Jean-Paul Lanquetin – GRSI

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