Les Informations
Culture et santé
Depuis de nombreuses années, le Centre Hospitalier participe au dispositif “culture et santé” et depuis 2023, il s’est vu doté d’une commission Culture avec une composition pluri professionnelle et transversale.
Effet Rashomon – Une des caractéristiques de l’art est de changer de perception, d’espace, de nous faire découvrir et explorer l’espaces de différentes manières. Nombreux sont les artistes qui cherchent à changer le point de vue du spectateur mais aussi de ce qui participe au projet.
Au cinéma, il existe sur le plan esthétique l’effet Rashomon qui « est un concept désignant un évènement interprété de manière contradictoire par les individus impliqués. »
Ce phénomène a été capturé dans un film du célèbre réalisateur Akira Kurosawa, intitulé Rashomon.
Le film racontait certains événements survenus au XIIe siècle au Japon. Plus précisément, la meurtre d’un samouraï et le viol de sa femme.
Le film montre divers personnages ainsi que le récit de chacun de l’histoire. Les versions sont très différentes les unes des autres, mais la véracité est bien là. Chacun des narrateurs a simplement une perspective différente. Au final, on ne sait pas quelle était la vérité, puisque toutes les versions sont possibles : c’est l’effet Rashomon.
La popularisation de Rashomon dans le cinéma, la télévision mais aussi la psychologie, la science, la justice, les médias etc… a fait du film l’illustration première de l’importance de la subjectivité d’un témoin dans la compréhension de la vérité.
L’effet Rashomon, nous montre que chaque personne perçoit le monde d’une manière très particulière.
L’être humain est capable de se souvenir de mêmes événements de manières très différentes. La vérité captée avec les sens de chacun peut être très relative. Il en va de même pour le concept de mensonge.
Plusieurs facteurs influencent la perception des faits : la mémoire, l’idéologie, la culture, l’intensité émotionnelle et les attentes.
Le projet Rashomon est pensé dans ce sens-là. De par leur formation et leur spécificité, les différents artistes cherchent à répondre à cette thématique. L’objectif final serait d’aboutir à une production collective réunissant la web série, les capsules sonores et visuelles, la gravure et le modelage à partir de l’exploration artistique de tous ces points de vue.
Quatre projets ont émergés et ont été réalisés :
« Ma web série »
Réaliser une série de 5 épisodes de 3 à 5 mn chacun sous forme de docu-fiction, les participants à l’atelier, sous la direction du réalisateur intervenant, ont été invités à réaliser une web-série. Celle-ci s’est s’appuyée sur des éléments du réel, mais intègre aussi des éléments fictionnels. Les participants ont été à la fois les créateurs de la série, mais aussi, selon leurs envies, acteurs et/ou techniciens sous le regard de Kamir Meridja.
« Capsules » laboratoire créatif
L’enjeu a été la réalisation de capsules vidéos, danse et sonore, qui reflètent et décalent le quotidien des usagers. Les deux capsules sont issues de deux semaines de résidences, où les matins, les lieux du quotidien sont devenus les scènes de tournage pour y déployer spontanément et au gré des élans et possibilités les corps des usagers de l’hôpital, patients, soignants, art-thérapeutes, cadres de santé, psychologue, homme ménager, bibliothécaire, personnel administratif, personnes de l’extérieur, etc., danses soutenues par Nathalie Chazeau, danseuse, la musique jouée en live par le guitariste et preneur de son, Xavier Saïki, et saisies par le cadrage d’Isabelle Million, vidéaste en mouvement.
« Du regard aux estampes »
Une question anime son travail : celle de l’influence du regard sur l’expérience. Comment une même image peut-elle entrainer différentes perceptions ; et comment la perception influe et modifie-t-elle la représentation-même de l’image ?
L’effet Rashomon est ainsi au cœur de la pratique de l’artiste. Dans le cadre du projet culture et santé, Maïté Marra, assistée d’une médiatrice URDLA, accompagnera les bénéficiaires dans la retranscription plastique d’une réflexion sur le déplacement du point de vue et du regard. À travers série d’estampes réalisée à la pointe-sèche, les participants seront donc invités à s’interroger sur les contradictions et la subjectivité.
« Empruntes et point de vues »
Le médium sera la terre, utilisant la technique du modelage dans un rapport direct à la matière, en lien avec la thématique de l’empreinte et du point de vue avec un travail sur la couleur avec expérimentation sur papier et sur des pièces de céramique sèche à l’aide d’engobe.
Accompagnant les participants dans une atmosphère d’apaisement et de bien-être pour ouvrir et révéler les choses en toute confiance et bienveillance, Delphine Passadori se positionne comme un vecteur, un passeur, un stimulateur d’échange. Insufflant mon regard, ma pratique au fil des séances en proposant un projet construit en lien avec les équipes et les différents intervenants.
Le vernissage s’est tenu le 14 mai 2024 au centre culturel l’Aqueduc de Dardilly et l’exposition ensuite au centre hospitalier de Saint-Cyr au Mont d’Or.